Voici une petite histoire qui m'est arrivée cette nuit alors que je me rendais à ma voiture après un cours de théâtre. Je l'ai écrite sous forme d'un roman.
Révélations Du Fantôme…
Il était tard, il faisait un peu froid, un vent froid mais léger soufflais. La rue était quasiment déserte. Dans cette rue, Mylènium marchais lentement, laissant le vent s’engouffrer dans son long manteau effleurant le sol. Le vent faisait également voler ses cheveux noirs, nattés sur une partie de la tête, ornés de deux mèches violettes. Il était encore dans ses pensées, marchant d’un pas assuré, mais gracieux et élégant. Les lampadaires bleus de la rue étaient la seule lumière hormis les étoiles, marquant son visage, son torse en partie découvert et ses cheveux d’une teinte bleutée, lui donnant un aspect fantomatique. Cependant, il atteignit l’embouchure d’une rue adjacente où une mère et sa petite fille marchaient pour se rendre à leur demeure. Surprises, elle s’arrêtèrent et regardèrent Mylènium passer devant elles, son manteau donnant l’impression de glisser sur le sol. Mylènium eu le temps de faire encore quelques pas avant d’entendre la petite fille demander à sa mère :
« -Maman… Dis, c’est un fantôme ?
-Mais non ma chérie, les fantômes ça n’existe pas.
A ces mots, Mylènium s’arrêta, puis se retourna vers la mère et sa fillette vers qui il marcha de son pas lent. Il s’accroupis devant la petite fille puis lui demanda d’un ton doux :
-Qu’est-ce qui te fait penser que je suis un fantôme ?
-C’est parce que t’as un long manteau.
-Ah je comprends. Mais ne penses pas que tous les fantômes s’habillent ainsi.
- Alors ils existent les fantômes ?
-Oui bien sûr. As-tu peur des fantômes ?
-Oui…
-Pourquoi ?
-Parce qu’ils sont méchants et ils font peurs…
-Oh non, ne crois pas ça. Il y a certes nombre de fantômes qui sont méchants. Mais c’est parce que toute leur vie on leur a fait peur et on leur a fait du mal, alors ils veulent se venger pour que les autres comprennent que ce n’est pas gentil de se moquer des autres. Mais les fantômes gentils sont encore plus nombreux.
-Toi t’es un fantôme ?
Mylènium regarda la petite fille avec toute la tendresse dont il était capable pour ne pas l’effrayer. Puis il regarda sa mère pour la rassurer avec un petit sourire.
-Oui, je suis un fantôme. Mais en dépit de mon apparence toute de noir vêtue, je suis un gentil fantôme.
-Ah ? Alors tu peux passer à travers les murs ?
-Oui je le peux, mais la Loi des fantômes m’interdit d’utiliser mes pouvoirs devant des mortels.
-Pourquoi t’es devenu un fantôme ?
-C’est simple. Au moment de notre mort, un choix s’offre à nous. Soit on rejoint l’au-delà, soit on revient sous forme de fantôme avec une mission à accomplir. J’ai choisi de devenir un fantôme déjà parce que l’au-delà me faisait peur, car j’ai peur de l’inconnu, mais j’avais déjà une mission à accomplir.
-C’est quoi ta mission ?
Mylènium attendait cette question. Et c’est avec un grand sourire qu’il prit la main froide de la fillette dans sa main chaude et réconfortante.
-Ma mission… C’est de trouver mon âme sœur et de la rendre la plus heureuse possible jusqu’à la fin de sa vie pour qu’en suite j’aille la rejoindre dans l’au-delà.
-C’est quoi une âme sœur ?
-En faite, chaque être humain n’est qu’une moitié d’âme. L’âme sœur c’est l’autre personne qui complète parfaitement son âme. C’est la personne la plus importante au Monde.
-Et dis… Je peux te poser une question ?
-Oui bien sûr.
-Tu… Tu l’as trouvé toi ton âme sœur ?
A ces mots, un visage se forma immédiatement dans l’esprit de Mylènium. C’était le visage d’un jeune homme de 19 ans, aux yeux couleur de miel doré. Cette pensée fit naître un sourire sur le visage de Mylènium, un sourire radieux et épanoui. Il sembla aussitôt aussi lumineux que les étoiles scintillantes au-dessus de leurs têtes.
-Oui. J’ai trouvé mon âme sœur.
-Elle s’appelle comment ?
-Cette âme se trouve dans le corps d’un jeune homme du prénom de Raphaël. C’est mon prince charmant.
-Alors il existe vraiment le prince Charmant ?
-Oh que oui il existe. J’ai trouvé le mien.
A ce moment, Mylènium regarda au plus profond des yeux de la fillette.
-N’oublies jamais de croire en tes rêves. Ne les abandonnes jamais car c’est eux qui te donneront la force de survivre dans ce monde. Et surtout ne crains pas les fantômes. S’ils sont méchants c’est qu’ils ont été tristes. Mais peut-être que l’un d’eux a pour mission de veiller sur toi. Ma mission à moi est de rendre heureux l’homme que j’aime.
A ce moment la fillette pri le visage de Mylènium entre ses mains, le regarda dans les yeux d’un regard plein d’innocence. Puis elle lui déposa un baiser sur le front en lui disant ces mots qui eurent le don de déstabiliser le jeune fantôme :
-Courage pour ta mission, tu réussiras.
Mylènium, sous le choc de ces paroles, comme un signe, ne su dire autre chose que :
-Merci beaucoup. Gardes ton âme pure, trouves ton âme sœur et protèges ton cœur de ceux qui voudraient le soumettre.
Il se releva, salua la mère puis s’éloigna. Il fit quelques pas lorsqu’il entendit la mère l’appeler :
-S’il vous plaît…
-Oui ?
-Ce que vous avez dit à ma fille, c’était magnifique…
-Je vous en prie, ces mots me sont venus spontanément mais il est vrai que je suis poète et j’ai tourné les choses de manière un peu jolies.
-J’aimerai pourvoir garder contact avec vous pour que vous la rassuriez de temps en temps…
-Voyons, je ne peux pas vous accorder cela. Ce n’est pas mon rôle, c’est le vôtre… Être mère est chose difficile, très difficile parfois. Mais si par moment elle a peur, rappelez-lui l’histoire du fantôme tout de noir vêtu qui avait pour mission de rendre le plus heureux possible son âme sœur. Par ces mots d’une certaine façon je serai toujours auprès d’elle afin qu’elle puisse avoir un peu plus d’espoir en la vie dans ce monde hostile. Mais c’est à vous de faire le reste. Avez-vous trouvé votre âme sœur ?
-Je… Je ne sais pas…
-Ca viendra, avec le temps vous saurez si oui ou non vous l’avez trouvé. Et quand vous serez sûre de l’avoir trouvé, ne la quittez jamais, et surtout, n’oubliez jamais juste un instant de lui dire que vous l’aimez.
-Comment le saurais-je ?
-Il n’y aura pas un texto « t’as trouvé ton âme sœur », vous en serez intimement convaincu un jour. Vous le sentirez jusqu’aux recoins les plus profonds de votre âme.
-Mais alors… Seriez-vous réellement un fantôme ?
-Ca, c’est à vous de le décider si vous y croyez ou non. Malheureusement je dois vous quitter. Gardez votre âme pure et droite et que votre chemin ne croise jamais celui du désespoir.
Puis il s’éloigna, de ce même pas lent et virevoltant qu’il avait eu quelques minutes plus tôt. Il rejoignit son véhicule. Puis, arrivé sur la route qui traversait la forêt, il s’arrêta à ce même endroit où il s’était arrêté 46 jours plus tôt en compagnie de son âme sœur. Il coupa le moteur, sortit de la voiture, la verrouilla. Enleva son manteau qu’il étendit au sol. Il défit les lanières de son haut très décolleté qui entouraient son coup mais garda son collier argenté… Puis il s’allongea au sol sur ce manteau et contempla les étoiles. Au bout que quelques instant, la musique dans les oreilles, il réussi à dessiner grâce à tous ces points lumineux le visage de son bien-aimé. Il resta allongé ainsi pendant plusieurs longues minutes à contempler ce visage qu’il aimait tant. Puis lorsqu’un frisson le saisit, il décida qu’il serait sage de rentrer. Il se rhabilla et remonta dans la voiture. Arrivé chez lui, simplement, il se déshabilla. Dans le plus simple appareil il s’enveloppa de sa couverture en pensant que bientôt ce serait les bras de Raphaël qui le réchaufferont. Puis, au moment de sombrer, il s’entendit prononcer ces mots dans la nuit :
-Raphaël… Je t’aime… »
